Une journée de printemps

 

Mercantor Chapitre 1er

 
 
Une journée de prinitemps 
       


Écrit par Jean Claude Pothier     
12-05-2008 

Chapitre 1er

Une journée de printemps

   Du zénith à l’horizon, un ciel immaculé resplendissait de toute sa superbe pour aller se jeter dans un océan qui pouvait rivaliser avec lui d’élégance. Un tout jeune soleil printanier dispensait de ses chaudes bienveillances une nature encore quelque peu assoupie qui s’étirait paresseusement sur un paysage abandonné. Un papillon jaune voletait gracieusement au dessus de buissons d’épineux poursuivit par un korrigan espiègle. Dans le lointain, se laissait entrevoir à travers une atmosphère vaporeuse des silhouettes approchées. Des rires cristallins montaient du chemin, éraflant sur son passage un silence enclin à la déférence, tandis qu’au loin se dessinaient de funestes destinées. Un troupeaux de vaches remontait nonchalamment le sentier suivit par deux adolescentes qui riaient et riaient. Elles revenaient d’un pâturage accroché à flan de coteau et elles devaient longer le bord de mer pour rejoindre leur village. Elles baguenaudaient en se racontant de petit secret. Elles profitèrent d’un édifice de pierre moussue, posé là au bord du chemin pour se reposer un instant Elles étaient jeunes et insouciantes, amies depuis toujours elles ne se quittaient pratiquement jamais. Elles adoraient se confier leurs petites histoires. Un champ
voisin attendait patiemment en regardant pousser l’herbe. Le village était posé plus haut dans la tiédeur des rochers. Il était constitué de grandes maisons rectangulaires en pierres sèches surmontées de toits de chaume  et espacées entre elles d’une centaine de mètres. Une palissade en bois, entourée d’un fossé protégeait la cité. Les deux amies s’amusaient d’un rien et de tout. L’une d’entre elle se mit debout sur la pierre et commençât à danser en chantant une chanson un peu grivoise apprise probablement lors d’une veillée. Ha ! Quelle idée on les adultes de chanter cela devant jeunesse, qui n’a dés lors qu’une envie, la retenir et la répéter à profusion. L’amie restée au sol riait de tout son souffle tout en s’efforçant, en agitant ses petits bras mollement, de la faire taire. Cela ne se faisait pas de chanter comme cela sur une sépulture, même si ceux qui avaient été enterrés là n‘appartenaient pas à leur peuple. Il fallait respecter l’esprit des morts. Et plus grave encore, si quelqu’un du village les entendaient, leurs pères respectifs par exemple, ils leurs administreraient une de ses corrections à en faire rougir plus d’une. Des filles aussi bien nées, destinées à de prometteurs mariages ne pouvaient pas se lâcher de la sorte en pleine nature. « Arrête…!
Arrête…! » continuait la fille restée au sol en s’esclaffant de plus belle. Dans le lointain, des mouettes dansaient au dessus des vagues, en rigolant de concert, tandis que le vent léger soufflait de l’air frais Iodé. Au pied de la stèle, un korrigan se grattait, sous le bonnet la tête, l’air embarrassé. La fille la plus raisonnable proposa de rentrer, le soleil commençait à rejoindre son palais océane et les vaches attendaient l’heure de la traite. Non, rien ni faisait,
ni le chant pressant du geai ni les hurlements des loups qui semblaient tout proche ne la fit se ramener à la raison. Bien au contraire, elle reprenait de  plus belle la chanson du début, en la mimant à présent avec de vilains gestes. Elle dansait avec entrain et ses pas raisonnaient sur la pierre portée par deux autres qui répondaient en écho …sacrilège… ! Son amie qui était restée au sol, riait et riait, complice involontaire et ne pouvant rien y faire.
Dans le chant voisin, des mottes d’herbe par endroit roulaient étrangement et des taillis frémissants paraissaient s’avancer, quand soudain…! Les herbes se dressèrent, et les taillis s’animèrent de vie, se métamorphosant en affreux personnages, surgis des profondeurs du néant, tel le pire des cauchemars. Des bras se dessinèrent robustes et vaillants aux bouts desquels de solides mains refermées sur des haches de pierre brandissaient toute leurs colères et leurs haines. Ces terribles apparitions se ruèrent sur les deux demoiselles, paralysées par la soudaineté de l’action. Ils poussaient des cris inhumains. La stèle se trouvait en contre bas du chemin, de l’autre coté du champs, séparé de celui-ci par un profond fossé de ruissellement d’eau de pluie, à sec en cette saison. La pauvre enfant restée à terre, eut le temps de tourner les talons, et de fuir à toute vitesse, tandis que les assaillants dévalaient la pente du fossé avec quelques difficultés. Elle courut aussi vite qu’elle le put et même plus vite encore, en poussant des cris à faire frémir toute les bêtes sauvages des environs. Alors que son amie restée sur la stèle, ne savait comment descendre de son perchoir. Les êtres inquiétants, uniquement vêtus de leurs maquillages de verdure et de boue, encerclèrent trop rapidement la sépulture en criant toute leurs violences, pointant leurs haches de pierre en des gestes rageurs, vers la malheureuse, qui à présent connaissait
la peur. Un individu, au visage atrocement scarifié, qui devait être le chef du groupe, tant son aura était puissant, la dévisageait de son œil unique, mais qui en valait bien mille. Un sourire méprisant gorgé de sadisme se dessinait en dessous de sa barbe noire hirsute. L’adolescente, dans un dernier sursaut de désespoir, tenta le tout pour le tout et, bravant la terreur qui lui nouait le corps, s’élança au dessus de la horde, qui l’attendait en bas, ses yeux s’étaient refermés comme pour effacer le danger. Elle lançait sa jambe aussi loin qu’elle le put, droit devant elle, et laissa échapper un petit cri nerveux dans sa chute. Elle se ramassa une gamelle spectaculaire comme une poupée désarticulée dans la caillasse poussiéreuse. Aussitôt, de Multiples mains l’empoignèrent et la ficelèrent à un long bâton comme si cela avait été une biche Capturée. Déjà, dans ce court laps de temps qui avait semblé interminable, des voix s’étaient élevées des remparts et des hommes armés d’erminettes, de fourches, de gourdins couraient en criant leur courage vers les ravisseurs qui déjà bondissaient vers les bois. Les hommes de la cité tentèrent en vain de les rattraper. Ils cherchèrent des traces toute la soirée et une bonne partie de la nuit. Une opacité avait enveloppée l’espace, et la lune pourtant pleine refusait de se montrer. Seul les hurlements des loups dans le lointain, parvenaient à s’orienter dans cette obscurité totale pour répondre à la chouette qui semblait avoir beaucoup de chose à raconter.

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Mise à jour le Dimanche, 20 Septembre 2009 15:35  
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