Une soirée peu mondaine

 

 

Alconick le korrigan

  •  Mercantor: Chapitre 2
 La jeune fille a été enlevée par une tribu Faïnoux. Ce peuple descend de celui de l'Atlantide, mais il n'en a pas gardé le bon côté

L
a jeune femme se réveilla en sursaut        


Écrit par Web master 
Jean claude Pothier 

12-05-2008  
 
… La jeune femme, qui avait perdue connaissance après sa chute, se réveillait en sursaut, agressée par des dizaines de doigts indélicats, boudinés et calleux, aux ongles noircis par la crasse qui s’agrippaient à ses habits. Les indiscrétions tactiles que les femmes des ravisseurs lui infligeaient, étaient en vue d’expertiser la matière avec laquelle ils avaient été conçus, tout cela dans un indescriptible brouhaha. Il y avait le crépitement d’un feu de camps tout proche qui repoussait les ténèbres aux loin et ramenait en échange un petit peu de chaleur. Un hululement et des bruissements d’ailes, animaient le totem planté là. Les femmes se disputaient maintenant férocement les effets de la captive en se crachant des insanités aux visages. Elles se les déchiraient sous le regard amusé des membres masculin du clan. Des grognements inquiétants se laissaient reconnaître dans la pénombre, juste derrière. Le regard de la pauvre prisonnière parvint, par-dessus une épaule malodorante, à localiser l’origine de ce bruit inquiétant d’où émanait une insupportable odeur de fauve mal léché. Des tam-tams retentissaient de leurs sinistres mélopées, tandis que les youyous des femmes appelaient à la frénésie. Dans une cage en bois solidement liée et attachée à un arbre, un ours s’agitait nerveusement, les dents acérées méchamment pointées. La pauvre prisonnière à moitié nue et griffée de partout, assise les bras ballants, les mains mollement posées sur les genoux, attendait sans mots dire son triste sort. Les tam-tams accéléraient la cadence poursuivit par des youyous, le tout dans un rythme enfiévré. L’ours excité exprimait son impatience.  L’homme à l’œil unique, au visage scarifié, maculé de boue ruisselant de sueur, était revenu sur le devant de la scène comme par magie. Il paraissait suspendu dans sa transe. Sur la voûte étoilée, une lune pleine affichait un sourire satisfait. Maintenant, L’homme au visage scarifié martelait le sol furieusement, les bras levés, la tête baisée. Il maugréait des propos incompréhensibles, louait-il les dieux?…ou bien les maudissait-il ? Le hibou avait fui de son perchoir, et les bras du totem sensés éloigner les mauvais esprits, frissonnaient de peur. L’homme à l’œil unique, nu comme à son premier jour, sous un emplâtre de boue, dansait autour du foyer ardent, qui l’encourageait de ses nombreuses piques incandescentes. Puis, il se baissa subitement, et ramassa par terre une lance qui ne semblait pas être arrivée là par hasard. Il vérifia si le couteau de pierre, en hornblende verte foncée, qui était attaché à son extrémité, était bien ficelé et si le manche était assez souple et résistant à la fois, tout en continuant de danser et de vociférer ses maléfices. Son langage était constitué de claquement de langue, de sifflements et d’onomatopées qu’il devait être le seul à comprendre à cet instant. Les flammes du feu de camps se pourléchaient à l’avance, et caressaient l’atmosphère de leurs chaudes intentions, tandis qu’une nuit profonde collait au sol. L’ours exultait de rage et toute sa violence en faisait trembler sa cage au point que par instant on eut pu craindre qu’elle ne rompe. L’arbre, auquel elle avait été attachée, en tremblait en se l’imaginant Les femmes avaient cessé de se disputer les lambeaux de tissus et se préoccupaient maintenant à enflammer, si cela eut été possible, une folie collective que l’on aurait pu croire à son paroxysme, tant l’ambiance était électrique. Elles poussaient des youyous hystériques. Une odeur âpre et persistante s’invitait insidieusement au bal, serait-ce la mort, qui intriguée roderait par là ? L’homme à l’œil unique fixait la scène  dans son ensemble, le feu incandescent qui dansait de joie, les flammèches qui fusaient dans le noir pour ensuite s’évanouir dans la nuit, la prisonnière qui désespérait recroquevillée sur elle-même, le totem qui implorait le ciel, les ramures de l’arbre qui frissonnait, et la cage qui s’agitait frénétiquement. À l’intérieur, un ours fulminait d’impatience d’en découdre avec l’humanité entière, tandis que la foule surexcitée, hurlait derrière. L’homme à l’œil unique fixait maintenant l’animal, en remuant la tête de droite à gauche. La lame en hornblende verte étincelait au bout de la lance, alors que l’animal le bravait en jetant ses pattes aux griffes redoutables à travers les barreaux de sa prison. Il les balançait agressivement en invitant celui qui se trouvait devant lui, à venir lui tendre une oreille attentive, afin d’écouter le doux secret qu’il avait à lui confier. La pauvre captive décomposée ne pouvait même plus pensée, transie d’effroi, elle avait renoncé à savoir de quelle façon elle allait mourir. La pointe d’hornblende verte semblait encore hésiter. Quand soudain ! Les deux puissantes mains accrochées au manche de la lance avancèrent d’un bond en avant. L’ours, d’abord parut surprit. Ses grands yeux marron, largement ouverts, l’air hagard, regardaient le long manche de bois s’enfoncer dans sa panse. Puis son regard remonta vers le visage de l’homme, qui se tenait à présent juste devant lui, et qui lui souriait.  Il ne comprenait pas encore ce qui lui arrivait, ou bien refusait-il tout  

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Mise à jour le Dimanche, 20 Septembre 2009
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