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Gilgamesh

    Ar Ur le roi du pays des géants, Ménès le roi Scorpion, et Gilgamesh le roi lion

   Pour que le mot soit perçu, il doit avant tout être partagé
Dans les temps anciens, avant l'histoire, donc avant l'écriture, les langues vernaculaires étaient aussi nombreuses qu‘il y avait de région et de localités. Elles avaient toutes la même origine, mais en se cantonnant localement, les expressions, les accents se différenciaient en s'implantant, et prenaient un sens particulier. Ces petites différences sont importantes pour bien se faire comprendre. Comme aujourd'hui, au Finistère et en côtes d'Armor, le Breton est légèrement différent. Alors, dans les temps anciens, pour colporter les histoires de ville en ville, les conteurs devaient mêler les gestes aux métaphores, et tout cela en chanson. C'était un peu comme les barbes en Armorique, les aèdes en Grèce ou les griots en Afrique. Je vais vous conter une très vieille histoire, une des épopées de Gilgamesh le bâtisseur de la ville d‘Uruk en Mésopotamie, (le pays entre les fleuves. Phison, Gihon Euphrate et le Tigre.)
Gilgamesh était au deux tiers dieu, pour un tiers homme. (Uruk était le résultat de la réunification de deux villes moyennes: Kullab et Eanna. La première avait pour dieu tutélaire Anu, le dieu du ciel et de la pluie. À l'origine, il était considéré comme le dieu des dieux, celui qui avait le pouvoir du jugement dernier. Eanna avait pour déesse tutélaire Inanna ou Ishtar pour les Akkadiens. Elle était la déesse de l'amour et de la guerre. (Ou tu est mon ami et je t'aime, ou tu est mon ennemi et je te tue, voilà en gros le message. Avant, elle était la déesse de la vie et de la mort, parèdre de la lune. La vie et la mort sont les deux bouts d'une même ficelle.) Quand on disait que Gilgamesh était au deux tiers dieu, c'était pour indiquer que Gilgamesh et Uruk était le fruit de deux divinités. Un peu comme en Égypte après la réunification de la base et de la haute Égypte. Le roi portait les deux symboles liés à ces deux communautés fondatrices. Gilgamesh, pour pouvoir donner à manger à tout son peuple, dut réformer ou imaginer une nouvelle politique. Avant, les hommes étaient semi-nomades. Quand le climat et la sécurité des biens et des personnes le permettaient, les hommes s'installaient, cultivaient et élevaient du bétail. Quand la disette s'abattait durablement, suite à un changement climatique, ou bien à cause d'un pillage et à la destruction du village ou alors, suite à une épidémie qui détruisait la population active, les hommes redevenaient nomades et pasteurs. Gilgamesh entreprit une œuvre phénoménale. Il détourna l'eau du fleuve pour en faire des milliers de petits canaux qui irriguèrent les champs alentours en les rendant fertiles. Il en fit de plus grands qui permettaient la navigation de bateaux de marchandises, dont un qui traversait la ville. Mais avec l'entretient permanent de tous ces canaux, le métier se créa. Il y avait des gens qui ne s'occupaient que de cela. Alors, comme ils ne pouvaient plus s'occuper de leurs propres champs, ils se firent rétribuer en nature. Les champs verdoyant récompensaient l'homme de son travail. Comme avec cet essor de production, il y avait beaucoup de travail, certains se spécialisèrent. Il y eut des transporteurs, des fabricants de sacs, on inventa la roue pour soulager les traîneaux à bras. Il y eut également des métiers de vendeurs en gros. Les premiers comptables apparurent... le comptable, pour pouvoir suivre, et donner concrètement le résultat de son travail, inventa le chiffre, puis dans la même foulée, une sorte d'écriture pictographique, qui au fil du temps se concrétisa pour devenir cunéiforme, avant de devenir linéaire. La vie en société se structura rapidement. Pour réussir cet exploit, Gilgamesh dut se battre avec Enkidu un redoutable barbare (la nature sauvage). Comme les deux combattants étaient de force égale, il n'y eut pas de gagnant. Mais ils s'étaient battus tellement loyalement et courageusement, qu'ils devinrent amis pour la vie, et tous deux construisirent Uruk. Inanna est la déesse de la vie et de la mort, et à la fin de l'automne, Enkidu succomba à une maladie. (La population augmenta très rapidement et la surproduction, et la promiscuité avec les animaux domestiques très nombreux entraînèrent très certainement l'apparition de maladie contagieuses. La ville devait réglée les problèmes d'hygiène qu'entraînent la vie en société, et attendre d'être naturellement protégée par les défenses immunitaires.) Gilgamesh, (Uruk) qui ne voulait pas mourir, décida d'aller demander conseil à Ut-napishtim, le seul survivant du déluge. Dieu pour le remercier lui avait fait don de l'immortalité. Gilgamesh partit donc en direction du soleil couchant, Il traversa Édesse, la ville bénite, puis il arriva à Göbekli tepe, l'éternelle (ville morte) ensuite, il descendit en longeant les bords de la mer du milieu. À Sidon, il embarqua moyennant finance dans un petit navire qui l'amena sur les rives de Saïs, dans le delta du Nil. Le roi scorpion l'accueillit avec tout le respect dû à son rang. Le roi scorpion était le roi d'un vaste pays prospère. Gilgamesh lui demandait des nouvelles de son royaume, et si lui aussi avait eu les mêmes problèmes que lui. Le roi scorpion lui répondit que oui. Osiris (La nature sauvage) avait lui aussi été assassiné par Seth (le troisième fils du premier homme. Il y avait eu avant lui le pasteur, puis après l'agriculteur et lui, le troisième fils, était devenu vagabond, tantôt pasteur, parfois agriculteur, mais le plus souvent voleur. Il avait pour surnom le typhon, ce qui en disait long sur son tempérament) Isis (La déesse mère, parèdre de la lune) avait quand même réussis a avoir un fils avec son frère Osiris, bien que celui-ci soit mort. (Les hommes avaient remarqué que la lune avait une forte influence sur la nature.) La nature reprend toujours ses droits. Pour le peuple des pasteurs, c'est l'agriculteur, l'aîné, qui tua par jalousie le pasteur, son cadet, tandis que Seth devint l‘éternel vagabond. C'est l'histoire du conflit, qui perdure encore de nos jours, entre les pasteurs, nomades, et les agriculteurs, sédentaires. Gilgamesh compris que pour que la nature puisse renaître, il fallait avant tout qu'elle meurt. Cela ne satisfaisait pas Gilgamesh qui préférait voir la nature s'épanouir tout au long de l'année, et cela, en se préservant des maladies. Alors, le roi scorpion conseilla son homologue, et ami, d'aller encore plus à l'ouest, demander conseil à Ut-napishtim, l'éternel. Gilgamesh après avoir repris un peu de force embarqua de nouveau dans une petite embarcation pour traverser la mer du milieu. Il accostait sur plusieurs îles où il fut reçu courtoisement. Tout le monde connaissait Ut-napishtim, il vivait de l'autre côté des deux colonnes d'Ar Ur ou Atlas ou Hercule dans le pays des géants de pierres dont-ils appelaient le roi: Atlas (Ar ur, le tout puissant, qui devint par la suite, par mutation linguistique, le roi Arthur) Gilgamesh cabota d'île en îlot, de port en rade, jusqu'à attendre l'autre côté de l'horizon, le pays de la grande mer, palais océane de l'astre solaire. Il dut remonter loin tout le long de la côte armoricaine, pour enfin apercevoir Atlas le géant de pierre (le mégalithe de Locmariaquer mesurait à l'époque plus de trente deux mètres de haut) on le voyait de loin. Gilgamesh avait dû changer de navire juste après les colonnes d'Ar Ur. Il naviguait à présent dans une pirogue à balancier qui possédait une quille amovible. Cette embarcation faisait penser à une nèpe avec ses pattes interminables. Elle était absolument insubmersible, et ne pouvait pratiquement pas se retourner. La cité d'Atlas se trouvait dans la partie la plus haute des terres. Elle était composée de petites maisons de pierres de formes sphériques. Il y avait aussi quelques habitations faites d'enchevêtrement de branches qu'on aurait pu penser tressées, et elles étaient recouvertes de peaux. Ces habitations étaient celles des chasseurs semi nomades qui voyageaient selon les saisons. Les maisons de pierres étaient celles des sédentaires, qui s'occupaient entre autre, à l'entretien du sanctuaire. La pierre est un très bon isolant, et dans la région, elle est légion. Il y avait également des centaines de longs piquets plantés ici et là agrémentés de foulards chatoyants qui dansaient en claquant sous le vent. Ces piquets étaient aussi incrustés d'or. Pour ce peuple, ce métal n'avait aucune autre fonction que spirituel. C'était le minerai des dieux, tout simplement par qu'il ressemblait, par ses reflets, aux rayons solaires, mais surtout parce qu'il était magique: c'était le seul métal qui de s'oxydait jamais. C'était bien pratique dans un pays caressé sans cesse par les embruns iodés, et souvent soumis aux caprices du dieu de la pluie. Gilgamesh demandait au roi local s'il connaissait Ut-napishtim, ce dernier lui répondit que oui, et qu'il demeurait même dans son village. Dans la soirée, Gilgamesh fut présenté à cet éternel, rescapé du déluge. Il lui demanda comment devenir, comme lui, éternel. Ce dernier lui répondit qu'il fallait en avoir les dispositions et les mérites. Le lendemain, Ut-napishtim expliqua à Gilgamesh ce qu'il devait faire pour devenir éternel. Il lui demandait de s'allonger dans une allée couverte. Les pieds tournés vers le levant et la tête vers le couchant. La chose était ensuite assez aisée. Il n'avait qu'à attendre que la nature récupère tout ce qu'elle lui avait donné au cours de sa vie, sa chair, afin de libérer l'esprit. Alors, des psychopompes viendraient récupérer l'essence même de son âme pour le transporter de l'autre côté de l'océan, dans le pays des éternels délices. Il ne subsisterait plus sur terre que les os, le minéral imputrescible qui resterait le souvenir de ce qu'il avait été. Gilgamesh accepta ce drôle de contrat, et il s'allongea dans une allée de pierre. Les deux extrémités de cet édifice furent soigneusement rebouchées pour empêcher les charognards de perturber sa tranquillité. Chaque jour suivant, comme était la tradition, il fut déposé devant le tombeau des galettes de pain, et des pichets de nectar divin. Gilgamesh fermait les yeux, mais il n'arrivait pas à s'endormir, de plus, la faim le tiraillait. Finalement, après sept jours de jeune et d'ennui, Gilgamesh demanda à être libéré. L'éternité n'était pas encore fait pour lui. Voyant la tristesse de Gilgamesh, le roi lui offrit une plante des fonds des étangs: l'hydre. Cette plante n'offrait certes pas l'éternité, mais permettait de recouvrer la jeunesse. Gilgamesh repartit chez lui ragaillardi. Sur le chemin du retour, il croisa une vieille femme qui le reconnue. Il fut flatté d'être reconnu dans un pays aussi loin de chez lui. Elle lui dit alors que l'éternité était le privilège des dieux, l'homme n'avait aucune autre alternative que celle de mourir. Elle lui conseilla de profiter de la vie pleinement, d'aimer sa femme et ses enfants. Gilgamesh la remercia sans reconnaître en elle Ishtar. Gilgamesh continuait sa route, pressé de retrouver les siens. Malheureusement, une nuit, alors qu'il dormait sereinement, un serpent lui déroba la petite fiole qui contenait la potion de régénérescence à base d'hydre. Le serpent après avoir bu cette concoction perdit sa vieille mue et redevint comme à sa naissance. Gilgamesh en se réveillant, fut tout d'abord profondément déçu. Il aurait pu retourner rechercher une autre fiole chez ce peuple de la fin des terres. Mais il était à présent si proche de chez lui, qu'il renonça. Il se rappelait ce que la vieille femme lui avait dit; et il n'avait dés lors plus qu'une seule envie, celle de retourner chez lui embrasser sa femme et ses enfants, et de profiter le mieux possible du temps qu'il lui restait à vivre. De retour à Uruk, il fit prospéré la ville dans la sagesse et il fit ériger une ziggourat pour remercier les dieux et Ishtar qui lui avaient fait ouvrir les yeux.
Quand le temple fut construit, la ville devint prospère, quand le temple fut détruit, la ville disparue

Osiris représentait la nature sauvage, Seth les premiers peuples barbares, Isis la déesse mère: la Lune, et Horus le premier roi d'Égypte qui rétablit l'ordre et qui fondât une société basée sur l'agriculture

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