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L'histoire cachée

 

    
L’histoire oubliée

     Je vais te raconter l’histoire de ton peuple. En ce temps là, la civilisation de l’Atlantique brillait de mille feux, et sa renommée resplendissait aux quatre coins du monde civilisé. Les savants étaient réputés pour leur savoir et respectés de tous, les hommes du culte étaient écoutés, et intercédaient auprès du divin. Le grand homme, représentation céleste sur terre, régnait et répandait la paix et la prospérité dans tout le royaume. Époque bénie qui nous tarde de retrouver. Les temples s’érigeaient partout sous le divin, et leurs éclats étincelaient de mille éclats. Époque bénie je te le dis que celle-ci, et bienheureux celui qui la connue. L’homme, fragile créature du divin, repu à l’excès par toute cette abondance, crut que son créateur se satisferait uniquement du bien être de son oeuvre, et qu’en échange, il ne demanderait rien de plus, de ce que son peuple n’accomplissait déjà. L’homme considérait un peu le divin comme une mère subjuguée par la beauté du fruit de sa chair, patiente et permissive à l‘extrême. Certains hommes profitèrent de cette profusion de richesse pour leur unique dessein, avide de lucre, ils étaient près à tout pour satisfaire leur appétit insatiable. Certains membres du clergé crurent qu’avec quelques offrandes, ils réussiraient à expurger de leurs âmes toutes traces du péché, et que leur statut leur autorisait tous les excès. Aussi, fort de cette certitude, ils n’hésitèrent pas à aller se rouler dans le stupre. Eux, sur qui le  peuple comptait tant pour leur indiquer le chemin de la perfection, se moquaient bien alors de leur serment et de leur devoir. Les hommes ne pouvaient renier le comportement de ceux qui se disaient directement inspirés par le divin, aussi, ils les imitèrent. Du moins ceux qui en avaient acquis les moyens. Car, la terre mère avait déjà produit tout ce dont les hommes avaient besoin pour vivre, elle s’imaginait que toute cette abondance serait équitablement partagée entre tous. Mais cela ne fut pas le cas, car les plus riches devinrent encore plus riche au détriment des plus pauvres qui devenaient encore plus pauvres. Les humbles et les miséreux demandaient au démiurge pourquoi il se comportait de la sorte avec eux, alors que les avantagés par la vie demandaient au divin de les protéger de ses frères infortunés, qu’ils accusaient du pire des maux : la pauvreté. Les temples auparavant resplendissants, s’assombrissaient, l’or qui jadis les recouvrait, était arraché pour assouvir le train de vie des nantis. La population se scindait en deux, d’un côté ceux qui n’avait plus besoin de travailler pour vivre et ceux qui, trop pauvre, n’avait plus les moyens de s’en sortir uniquement par leur labeur. Les savants persuadés qu’il ne restait plus rien à découvrir, négligèrent leurs études. Ils étaient intimement convaincus que la seule façon de vivre était de profiter pleinement de tout ce qui avait été mis à leur disposition, sans se préoccuper de savoir combien de temps cela pourrait continuer ainsi. Les soldats eux aussi, généreusement récompensés pour repousser la population affamée, prirent de l’assurance et davantage de place au sein même du gouvernement. Plus aucune décision ne pouvait se faire sans eux, d’autant plus que maintenant, c’était également leur propre intérêt qu’ils défendaient. Tu comprends bien à présent, que le grand sage du haut du firmament, ne pouvait pas en tolérer davantage. Aussi sa réaction fut à la hauteur de sa fureur, il engloutit sous des montagnes de mer son peuple dévoyé. Seul, quelques fidèles furent épargnés, les plus intègres et méritants. Une ville tout particulièrement eut les faveurs de cette grâce. Elle avait été inspirée par la providence d’être érigée tout en haut d’un mont sacré. Maintenant, elle se retrouvait les pieds dans l’eau à chaque marée, mais peu importait, ils pouvaient encore témoigner de la grandeur du très puisant. Le grand homme de cette cité, était resté aussi pur qu’une brume d’un petit matin de printemps. Il avait maintenu son temple dans les fondements même du très grand, avec respect et déférence. L’or recouvrait les enceintes sacrées du temple, et l’autel en son sein était fait de la même essence divine. Une pièce unique. Elle avait été fondue sur place avec tous les dons apportés là par son peuple dévoué, et sa masse était devenue tellement impressionnante, qu ‘elle s’enfonçait à présent dans le sol de granite, comme une pomme dans un pot de confiture. Un autel fantastique, tout en or massif provenant des quatre coins du pays et finement décoré de scènes épiques gravées dans sa chair. Cela était sa fierté. Derrière, une stèle coulée dans le même métal s’élevait jusqu’au ciel. Dessus, des prières y avaient été inscrites jusqu’à l’infini. Les gardiens du temple avaient toujours réussi à maintenir l’endroit préservé des impies. Après la grande catastrophe, les survivants mirent de longue génération à pouvoir retrouver trace de la grandeur d‘antan. La terre avait changé, et les hommes durent s’y habituer. La terre arable avait disparu, et ils durent pour survivre, se disputer la place avec les géants de la forêt. D’autres, irréductibles, parcouraient sans relâche le dessus de leur territoire englouti, à bord de navire. Ils y apprirent à en tirer tout ce que la mer leur accordait de prendre. Ils continuèrent à y pêcher comme autrefois, mais aussi à y cueillir quelques coquillages. De cette manière, ils avaient toujours l’impression d’occuper la terre de leurs ancêtres, et d’y protéger les sites sacrés. Tout recommençait à reprendre un peu comme dans l’ancien temps,  
qu’un autre fléau se fit jour. Longeant les côtes, des tribus entières fuyants la guerre et la misère, arrivaient sur la terre de nos ancêtres. Ils ne pouvaient pas trouver pire ici, même la mort leur paraissait plus douce encore. Ces peuples étaient dépourvus de connaissance du sacré, l’ignorance les aveuglait et la bêtise les guidait. Il avait érigé la force comme seul autorité divine, et condamnaient le faible, coupable de tous les maux. Ils étaient rustres, couards, menteurs, violents, aimant la débauche et l’abus de boisons. Du temps de l’empire des géants, ils n’osaient pas trop venir se frotter à notre armée, mais depuis la chute de l’empire, ils avaient comme à leur habitude, profités de l’opportunité pour tenter de nous envahir. Certains s’implantaient en essayant de vivre du produit de leur exploitation, ils cultivaient la terre et élevaient quelques troupeaux de longues cornes. Ils souillaient par leur présence l’endroit voué à la déférence et au calme. Leurs morts infestaient la terre sacrée, ils ne respectaient rien ni personne, même pas eux même. D’autres, pire encore, pressés par la facilité de l’époque, avaient choisis de déposséder la terre de ses richesses sacrées, et par facilité, ils n‘hésitaient pas à profaner les lieux de culte ouvert aux quatre vents. Comment accepter l‘inacceptable et continuer cependant de contempler l‘astre divin. Les géants pétrifiés, qui avaient jusqu’à présent réussis à se préserver des pillards, furent dépouillés de leurs précieuses parures, même celles qui avaient été englouties furent recherchées. Cela ne fut pas l’œuvre uniquement des envahisseurs peu scrupuleux des rites sacrés, mais aussi de certains d’entre nous qui espéraient de ce fait préserver le bien des dieux. Le grand homme de la ville de pierre, sagement conseillé par un fidèle mémoire garant des traditions, décidait qu’il fallait agir pour apaiser les foudres du divin. Ce grand homme, fier d’une puissante armée, avait toujours réussis à repousser l’ennemi de ses terres et de son royaume, mais il ne pouvait pas faire garder chacune de ces stèles, qui à la première occasion était profanées; aussi il décida de mettre à l’abri le précieux métal ainsi que toutes ces pierres multicolores qui participaient à son faste. Les envahisseurs s’étaient pour la plupart spécialisés dans la métallurgie et la guerre. Tout ce qui pouvait être fondu ou martelé était transformé en arme, il faut reconnaître qu’ils excellaient dans ce travail. Alors pourquoi s’obstinaient ils à rechercher un minerai inutilisable; l’or n’aurait jamais dû n‘avoir qu’une vocation purement spirituelle, on ne pouvait ni en faire des armes ni des plats à cuisson, non! Tout au contraire, les êtres impies s’acharnaient à toujours vouloir en trouver davantage. Que pouvaient-ils bien en faire de tout ce minerai, puisque aussitôt trouvé, ils n’avaient qu’une hâte, celle de l’échanger, avant de se le faire voler. Que pouvaient-ils bien faire de tout cette or, puisque aucun d’entre eux n’en conservait en propriété, et que celui qui en avait récupéré en troquant des produits pour lesquels il n’hésitait pas à se priver, l’échangeait maintenant contre ce qui à présent, lui manquait cruellement. Quel esprit tortueux avait donc modelé ainsi le cerveau humain, et dans quel but. Le grand homme de la ville de pierre connaissant les raisons de cette invasion, il avait donc décidé de cacher, en la restituant à la mère terre, la cause de toute cette cupidité, et la source même de tous les ennuis. Pas pour toujours, non! juste le temps nécessaire pour décourager les envahisseurs de vouloir rester sur cette terre sacrée. La terre avait toujours connu des flux migratoires, du nord au sud, de l’est à l’ouest, mais toujours dans des proportions raisonnables, qui à la longue se mélangeaient à la masse. Là, cela n’était plus pareil, ces opportunistes qui se dénommaient eux même colons, n’avaient qu’une seul raison: piller cette terre providentielle.  Je te parle d’une époque en totale opposition avec toute la grandeur passée. Du temps des Atlantes, il ne serait venu à l’idée de personne de voler le bien divin, c’est pour cette raison, que de génération en génération, les géants pétrifiés s’étaient 

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