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La treizième constellation

Le Serpentaire

ou

Le treizième Zodiaque

 

 

Ophiuchus le porteur de serpents

Le Serpentaire
Normalement la 13eme constellation du zodiaque, Le Serpentaire est une constellation ancienne. Elle fut répertoriée par Aratus de Soles, puis avec 47 autres constellations par Ptolémée dans son Almageste et était parfois appelée Serpentarius, le serpentaire.
La constellation représente un homme portant un serpent autour de lui; le Serpentaire divise justement la constellation du Serpent en deux parties. Elle représenterait Asclépios, le médecin légendaire. Asclépios aurait tué un jour un serpent et aurait eu la surprise de voir un autre serpent le ranimer avec des herbes. Le savoir médical d'Asclépios aurait par la suite crû au point où il était capable de ressusciter les morts. Ceci inquiéta Hadès, dieu des Enfers, qui craignit de ne plus recevoir d'âmes. Aussi convainquit-il son frère Zeus de le foudroyer et de décréter que tous les mortels doivent mourir un jour. Afin d'honorer ses talents de guérisseur, Zeus l'a placé avec son serpent dans les cieux.
Il n'est toutefois pas très facile d'y discerner la figure d'un homme sans faire preuve d'un peu d'imagination.
L'objet le plus significatif de la constellation du Serpentaire fut la supernova dont l'explosion fut visible le 10 octobre 1604, près de θ Ophiuchi. Elle fut observée par Johannes Kepler, d'où son nom d'« Étoile de Kepler ». Galilée utilisa sa brève apparition pour contrer le dogme aristotélicien qui indiquait que les cieux ne changent jamais.
Le Serpentaire fut également le théâtre de deux explosions de novae en 1848 et 1917.
Chaque année, début décembre, il se produit quelque chose de très contrariant pour les amateurs d'horoscope : le Soleil entre dans la constellation du Serpentaire, la peu connue treizième maison du zodiaque. Et le plus incroyable, c'est que cette treizième maison est la maison des courants d'air. Mais pas n'importe lesquels. Un vent en provenance des étoiles...
Vous avez forcément déjà entendu parler du Capricorne, du Verseau, des Poissons, Bélier, Taureau, Gémeaux, Cancer, Lion, de la vierge, du Scorpion et du Sagittaire. Dans son périple annuel, le Soleil semble passer au travers de ces constellations, une par une. Ce sont les antiques signes du zodiaque.
Mais le serpentaire, encore connu sous le nom d'Ophiuchus ?
De nos jours, les astronomes ne divisent plus le ciel de la même façon que le faisaient les anciens. Pour les cartes stellaires modernes, le Soleil passe par une treizième constellation, Ophiuchus, mot latin qui désigne littéralement le " porteur de serpents ". Ce transit a lieu entre le 30 novembre et le 17 décembre. D'un point de vue astrologique, si vous êtes né entre ces deux dates, nous sommes au regret de vous annoncer que vous n'êtes pas Sagittaire, mais Serpentaire, voire Ophiuci ! Mais comme vous pouvez vous en douter, nous ne sommes pas là pour vous parler d'astrologie...
Non, il nous a semblé plus intéressant de vous parler ce qui se passe réellement quand le Soleil entre dans la treizième maison du zodiaque, et c'est beaucoup plus fantastique que n'importe quelle faribole astrologique : pendant cette période, notre planète est frappée par un vent en provenance des étoiles ...
Vraiment. Il s'agit d'une brise riche en hélium, parcourant le système solaire en provenance de la direction du Serpentaire. La masse de notre Soleil concentre gravitationnellement la matière portée par ce vent en une forme conique, et la Terre balaye ce cône durant les premières semaines de décembre. Nous venons en fait tout juste d'en sortir.
" C ‘est absolument sans danger pour nous autres Terriens " s'empresse de préciser le physicien George Gloeckler, de l'Université du Maryland. " Ce vent interstellaire est un millième de milliardième de milliardième de fois moins dense que l'atmosphère terrestre. Il n'a absolument aucune possibilité de parvenir jusqu'à la surface de notre planète. "
Mais ça n'empêche pas les astronomes d'être très désireux de l'étudier.
Cette brise est une manifestation directe de ce qui se trouve à l'extérieur de notre système Solaire. Le milieu interstellaire, le " vide " entre les étoiles, n'est en fait pas si vide que ça. Il est rempli de gigantesques nuages de gaz et de poussières. C'est à partir de ces nuages que se forment les étoiles et les planètes. Mais c'est aussi la destination finale de la matière constituant les étoiles lorsque ces dernières explosent. Le système solaire est actuellement au beau milieu d'un de ces nuages. Les astronomes l'appellent le nuage interstellaire local. Le champ magnétique de notre étoile suffit à tenir à distance la plus grande partie de ce nuage, mais pas la totalité. Un peu de gaz interstellaire parvient à se faufiler, et constitue le vent qui s'écoule par la " fenêtre " du Serpentaire.
Le satellite ACE de la NASA, positionné au point de Lagrange N°1, directement entre la Terre et le Soleil, est idéalement situé pour étudier cette brise interstellaire. " Quand la Terre passe au niveau de ce point de concentration du vent interstellaire, ACE fait de même " explique Gloeckler, qui est un des scientifiques travaillant sur les données de ACE. " Nous y sommes déjà passés sept fois depuis le lancement en 1997, il y a 7 ans. "
La mission de ACE est d'étudier le vent solaire, qui lui est beaucoup plus chaud que la brise interstellaire. Mais en fait il est équipé de tout ce qu'il faut pour étudier les deux. Un de ses instruments notamment, SWICS, détecte les ions d'hélium, mesure leur densité, leur température et leur direction d'écoulement. En utilisant ces mesures, et en les croisant avec celles d'autres satellites (notamment Soho et Ulysse), Gloeckler et ses collègues ont calculé les propriétés du nuage interstellaire local.
Il est très chaud. Le gaz a une température de 6000°C, très proche de celle qui règne à la surface du Soleil. Il est aussi très ténu, avec une densité de 0,264 atome par centimètre cube. Aussi le champ magnétique du Soleil parvient-il très facilement à dévier ce matériau diaphane avant qu'il ne s'approche de l'orbite de Pluton. Seul un mince filet de vent stellaire 0,015 atome par centimètre cube parvient à pénétrer réellement à l'intérieur du système solaire.
Un jour, il se peut que le système solaire vienne à croiser un nuage beaucoup plus massif. Il existe en effet dans la galaxie des nuages plusieurs milliers de fois plus denses que le nuage interstellaire local. Priscilla Frisch, une astronome de l'Université de Chicago, a essayé de calculer ce qui pourrait se passer si nous nous retrouvions au milieu d'un tel nuage. Dans un article écrit pour le magazine American Scientist, elle note que " un nuage doté d'un millier d'atomes par centimètres cube pourrait comprimer le champ magnétique solaire au point de restreindre son influence jusqu'à quelques unités astronomiques (une unité astronomique est la distance séparant la Terre du Soleil, soit 150 millions de kilomètres.) Aussi des planètes comme Saturne, Uranus, Neptune et Pluton se trouveraient elles massivement exposées aux atomes et aux molécules interstellaires. Le gaz interstellaire supplanterait même le vent solaire au niveau de l'orbite de notre planète, modifiant radicalement son environnement spatial.
Aurons nous des signes avant coureurs de la traversée d'un nuage plus dense ? Le premier pourrait être l'augmentation progressive de la densité du vent venu du Serpentaire. Ou bien un changement de direction.
ACE a déjà enregistré des changements. " Nous voyons d'étranges rafales, des flux et des reflux " confirme Gloeckler. " Cependant nous ne pensons pas que ces variations tiennent à une variation de densité du milieu interstellaire ". Le Soleil lui-même en est plus probablement à l'origine. La brise d'hélium doit souffler au travers du vent solaire, plus dense, et ce dernier peut localement concentrer ou diluer la brise. Les taches solaires l'affectent également. Les radiations ultraviolet émanant des taches ionisent le vent interstellaire et modifient donc la perception que le satellite ACE peut en avoir.
" Ce que nous faisons à présent " explique Gloeckler, " c'est d'essayer de comprendre comment l'activité solaire influe sur la brise interstellaire. Quand nous serons parfaitement en mesure de rendre compte de l'impact du Soleil sur la variation de flux observée, alors nous pourrons porter un diagnostic fiable sur notre éventuelle entrée à l'intérieur d'un nuage interstellaire plus dense. "
Alors, qu'est-ce qui se trouve à nos portes ? Qu'est-ce qui arrive ? La réponse tient à un timide souffle, en provenance de la 13e maison du Soleil...

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